jeudi 24 septembre 2009

Pérégrination Tunisiennes : the last one !

Grand Monstrou s’est rendormi vers 3h00 du matin, abandonnant l’idée de boire, et je ne dors que d’une oreille, folle d’inquiétude pour lui et pour les heures à venir.

A 6H00 il pleure et demande à boire, réveillant son frère qui lui déborde d’énergie et surtout d’enthousiasme à l’idée de rentrer chez « son grand père ». Petit Monstrou n’a pas du tout apprécié le concept du club enfant ( moi siiiiiiii), et depuis trois jours il nous bassine avec son « gros avion » et le fait qu’il préfère partir en vacances à Jonzac parce que « le club c’est pas bien pour moi ».

Grand Monstrou boit un peu et se rendort, plus gris encore qu’hier, tout raplapla, il n’a même plus la force de râler lorsque je l’empêche de boire plus que deux gorgées.

Pour qu’il se repose tranquillement j’emmène Petit Monstrou déjeuner, faire de la balançoire, se promener… Nous repassons régulièrement par la chambre pour prendre des nouvelles, et bien que Petit Monstrou fasse beaucoup d’efforts
pour ne pas faire de bruit et laisser son grand frère se reposer, il est tellement content de reprendre l’avion et de rentrer en France qu’il ne peut contenir ses exclamations de joies.

J’ai ramené des serviettes en papier du restaurant pour rafraichir le front et les joues de Grand Monstrou, cela sera plus pratique que mes petits cotons, il est tellement fiévreux qu’il faut remouiller le tout, toutes les deux minutes. C’est dans ces moments là que je suis contente de ne jamais avoir de thermomètre car je pense que j’aurais vraiment paniqué, si j’avais eu une idée exacte de sa température.

Vers 10H00, nous retentons l’antibiotique et là, bien que non croyants tous les deux, Mr poux et moi avons supplié tous les dieux du monde de laisser passer le médicament. Y’en a forcément un qui nous a entendu, car Grand Monstrou n’a rien recraché et s’est rendormi : yesssssssssss !

Sauf que : l’heure de prendre le bus approchant il faut maintenant le transporter jusqu’à la réception de l’hôtel, Mr poux le porte donc jusqu’à un canapé tandis que je suis avec Petit monstroux et nos quatre sacs à dos (qui a dit « telle une mule « ?). On l’allonge, il dort à moitié, ne parle plus du tout sauf pour demander de l’eau de temps en temps, je le rafraichis à l’aide de serviettes en papiers le plus souvent possible.

Je ne pense pas qu’il se soit rendu compte qu’on l’avait changé de lieu, mon Grand Monstrou est complètement KO ! Lui si bruyant d’habitude, si dynamique, expansif, parfois même exaspérant avec ses cris et imitations d’animaux en tous genres, ne souffle mot : assommé par la fièvre.

Nous n’en menons pas large et sans nous le dire nous envisageons le pire : va-ton pouvoir le transporter en avion ?
Va-t-il supporter et surtout va-t-il être accepté dans cet état ? Et là, il se met à trembler de partout, doucement d’abord puis un peu plus violemment.

AU SECOUUUUUUUUUUURS : il va faire des convulsions, il va se griller le cerveau et je ne me souviens plus ce que j’ai appris dans mes cours de secourisme en cas de convulsions. Mon unique et dernier neurone fonctionne à toute allure : mettre en position latérale de sécurité, appeler les secours … Naaaaaaaannn je ne veux pas qu’il soit hospitalisé ici, je veux RENTREEERRRRRRRR dans ma bonne vieille France, avec des médecins qui parlent notre langue, de l’eau potable à chaque robinet !

Les tremblements s’arrêtent, Mr poux et moi n’avons plus aucune couleur, nous sommes hagards, traumatisés, dans ce hall d’hôtel, une contre-publicité parfaite pour les vacanciers qui arrivent juste et nous regardent interloqués.

Le voyage en bus ne s’est pas trop mal passé, les monstroux ont dormi tous les deux et nous rafraichissions régulièrement les « cataplasmes » de fortune du visage de Grand Monstrou.

A l’aéroport : dilemme, il nous faut arriver jusqu’au comptoir d’enregistrement avec : un poids « mort » de 20 kilos, trois grosses valises, quatre sacs à dos et un petit monstrou surexcité qu’on ne pouvait pas lâcher de peur qu’il ne se perde.

C’est là que j’ai béni Mr Poux ( si si ça m’arrive) d’être passé par une agence de voyage. A l’entrée de l’aéroport il y avait une représentante de notre agence pour nous « guider », des fois qu’on soit devenus complètement « neuneus » pendant nos vacances et qu’on ne sache plus lire un panneau d’affichage.

J’ai expliqué mon cas et demandé si elle ne pouvait pas nous trouver une chaise roulante pour transporter mon grand malade. Et là, tout s’est accéléré, en deux minutes, Grand Monstrou était installé et « roulé » par un employé de l’aéroport, nous avons doublé tout le monde à l’enregistrement, pris un ascenseur de service pour accéder au contrôle de sécurité.

Pas le temps de fumer la clope pourtant tant attendue, en ces moments de stress et de fatigue, pas le temps non plus de jeter nos bouteilles, de planquer nos briquets ou de sortir l’ordonnance que j’avais consciencieusement préparée pour justifier le transport de médicaments dans mon sac.

Nous sommes passés avec TOUT : cure-dent dans la poche (pour éborgner le pilote), bouteilles d’eau (pour noyer les hôtesses), briquets ( bruler les pieds du co-pilote), médicaments en tout genre (empoisonner la totalité des passagers).

Bien sur, à ce moment là, ça m’arrangeait bien de me débarrasser de toutes les formalités aussi vite, mais n’empêche qu’au niveau « sécurité » c’était un peu léger ! Je suis bien consciente que les terroristes prennent rarement l’avion qu’ils vont faire sauter avec leurs propres enfants mais quand même !!!

A son grand regret, Grand Monstrou ne se souvient absolument pas de son « voyage » en chaise roulante, il ne s’est rendu compte de rien tant il était abattu, mais nous avions bon espoir : l’antibio était resté et il a même grignoté deux petits morceaux de croissant imbibés d’eau.

En attendant l’avion, j’ai promené Petit Monstrou en long et en large dans la zone d’embarquement, nous avons même pu aller fumer, juste sous le panneau l’interdisant parce que c’est à cet endroit là qu’il y avait un cendrier, et parce que c’était « interdit mais toléré » !

Nous sommes montés dans l’avion les premiers car nous avons été transportés en camion élévateur pour hisser Grand Monstrou dans sa chaise, et les hôtesses nous ont installés au second rang pour que nous n’ayons pas tout l’avion à traverser.

Bien que ça se passe moins mal que prévu, nous étions toujours très inquiets, Grand Monstrou était toujours fiévreux et la déshydratation rodait. Lorsque, avant le décollage, nous avons de nouveau tenté de lui donner un doliprane, nous étions dans un tel état de stress que nous avons décidé que si celui-ci ne passait pas, ou ne faisait pas baisser la température, ce serait visite des urgences à l’arrivée.

OUF , le doliprane est resté, les serviettes humides sur le visage de Grand Monstrou l’ont un peu rafraichi et on a même entendu le son de sa voix en fin de vol. Depuis ce matin qu’on ne voyait plus ses (superbes) yeux verts, il les ouvrait maintenant un tout petit peu et à même demandé à ce qu’on lui lise une histoire.

Je pense que tout l’avion a entendu nos deux grands soupirs de soulagement : s’il demandait une histoire c’est qu’on était sur la bonne voie (alléluia) !!

Puisque nous étions monté dans l’avion avec une chaise roulante, le personnel volant avait d’office demandé la même chose pour l’atterrissage. Rebelote, on descend les derniers mais on passe par les « raccourcis » de service et on double tout le monde à la douane.

J’étais en train de dire au charmant Monsieur qui roulait mon Grand Monstrou que si mon Papa qui venait nous chercher nous voyait arriver comme ça on risquait l’infarctus, lorsque nous l’avons vu juste en face de nous. Le petit malin de Papounet avait joué de ses relations avec les douaniers pour pénétrer dans la zone de récupération des bagages et s’inquiétait de ne pas nous voir arriver.

Lorsqu’il nous a vu, il était au téléphone avec Mamina, lui disant qu’on avait du rater l’avion, et là il lui dit « les voilà, Grand Monstrou est en chaise roulante » et il lui raccroche au nez !

Je n’ose imaginer la tête, les palpitations, l’angoisse de ma pauvre mère pendant les 5 mn qui ont suivi, avant qu’on ne la rappelle pour lui expliquer ce qui arrivait vraiment ! ( haaa les hommes et leur tact légendaire !).

A ce stade, Grand Monstrou était moins fièvreux et nous avons décidé de rentrer sans passer par la case « urgences », et croyez moi si vous le voulez, après un second antalgique dans la voiture, lorsque nous sommes arrivés chez mes parents : Grand monstrou a recommencé à jouer, parler et même crier dans le jardin.

Il lui a quand même fallu plusieurs jours pour se remettre et on le sentait bien fatigué par cette forte fièvre de 36 heures. Nous aussi, avons mis plusieurs jours pour nous remettre de nos supers vacances si reposantes et relaxantes !

On repart mi-août…

Chéri ? Tu ne crois pas qu’il faudrait se reposer AVANT les vacances ?



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