lundi 7 septembre 2009

Une soirée aux urgences.

L’an dernier, des problèmes intestinaux ayant dépassé les compétences de ma doctoresse adorée, j’ai du me rendre aux urgences.


N’étant pas non plus à l’agonie, j’ai assuré les bains et le dîner des Monstroux avant de les confier à Mr Poux en lui disant « ne m’attends pas, ce genre d’endroit on sait quand on y part mais pas quand on en revient ». ( si j’avais su…)

Une fois là-bas, j’ai été très étonnée d’être reçue au bout d’une demi-heure !


SAUF qu’il ne s’agissait que d’un ( charmant) aide-soignant qui ne pouvait rien faire du tout à part me faire allonger dans une pièce, à peine plus grande qu’un placard, pour attendre qu’un médecin soit disponible.


Pas grave, je suis équipée, j’ai mon ordi ( z’auriez pas la wifi ?), des bouquins et puis je suis mère au foyer donc j’ai des tonnes de patience en moi !


N’empêche que, je ne sais pas si c’est le vert sauterelle des murs de mon placard ou le stress de l’hôpital, la douleur est de retour et de plus en plus forte.


L’aide-soignant passe la tête par l’entrebâillement de la porte pour voir si tout va bien … « Mais bien sûr que tout va bien, je suis juste venue passer ma soirée aux urgences parce qu’il n’y avait rien à la télé » Non mais sincèrement, on pourrait peut-être former un peu le personnel dans leurs compétences de communication c’est dingue ça !


Alors, non justement ça ne va pas très bien, j’ai de plus en plus mal et là, maintenant, ça fait une heure trente que je suis là, est-ce qu’on pourrait m’ausculter pour EVENTUELLEMENT commencer à me soigner, au mieux à me soulager ? (à ce stade de l’aventure, j’ai encore un poil de diplomatie et de politesse ).

Après deux heures d’attente dans mon placard, je suis enfin auscultée par un médecin, un vrai ( en tout cas c’est marqué sur sa blouse) qui penche pour un problème de vésicule et se montre tout de suite très rassurant ( sgroumpf): « on va vous
faire une radio et si c’est ça, hop on vous l’enlèvera demain ».


Mais ça va pas la tête !?! J’y tiens moi à ma vésicule, je ne suis pas venue là pour qu’on me coupe un truc !! D’autant plus que je sais de source sure que sans vésicule on ne peut plus manger de chocolat et ça pour moi, ce serait dramatiiiiiiiiiiiiique !


Avant la radio de ma « pauvre-petite-vésicule-que-le-vilain-docteur-veut-me-piquer » on me fait une prise de sang pour
vérifier que je ne suis pas enceinte ! Ne vous fatiguez pas les gars, c’est mon premier jour de « trucs ». Ah, mais justement ce ne sont peut-être pas de vraies règles mais une grossesse extra-utérine, une fausse couche, etc. En gros ils n’ont absolument aucune idée de ce que je peux bien avoir, mais comme la procédure dit « pas de radio sans test de grossesse négatif » on me laissera attendre encore une heure trente pour les résultats.


Là j’avoue que je perds un peu patience, je n’ai plus 18 ans et je SAIS qu’il est absolument impossible que je sois enceinte. Rien n’y fait, ni mes arguments logiques, ni mon numéro de mégère pas du tout apprivoisée (c’est là que prendra fin toute ma diplomatie) : « Madame nous devons attendre les résultats de l’analyse sanguine ».

Je le sais maintenant, la frustration et la colère ne sont absolument pas des antalgiques puisque mes douleurs sont à leur comble !

Retour du médecin : « Madame, vous n’êtes pas enceinte, nous allons vous conduire à la radio ». Je n’ai même plus la
force de râler que ça fait deux heures que je leur dis que je ne suis PAS enceinte, j’ai mal et il est tard, je veux rentrer chez moi, dans mon grand lit avec de vrais oreillers, réchauffée et réconfortée par Mr Poux.

Le radiologue prend pitié et signale au médecin que j’ai vraiment l’air d’avoir mal, on m’administre donc un calmant le temps d’étudier les radios. N’étant absolument pas coutumière de ce genre de substance je plane instantanément… je suis quasiment certaine qu’il y a des « bètes » dans la bouche d’aération au dessus de moi mais je n’ai pas la force de me relever pour essayer de les écrabouiller. L’aide soignant repasse, c’est rigolo il ne parle plus du tout comme avant, d’ailleurs je ne comprends absolument rien à ce qu’il me demande, je hoche la tête pour acquiescer. Plus vite je lui montre que je suis d’accord avec lui, plus vite il me laissera DORMIIIIIIIIIIIR.

Une heure trente du matin, le médecin a enfin eu le temps (!!!) d’examiner mes radios, la bonne nouvelle c’est que ma vésicule va bien ( chouette ça s’arrose non ? z’auriez pas une coupette ?hipsss). La mauvaise c’est que du coup il n’a aucune
idée de ce qui me tort ainsi les boyaux, et souhaite me garder « pour la nuit ». C’est là que je comprends pourquoi ils m’ont droguée ( traitres), je suis incapable de me défendre et de dire que puisqu’on ne va rien me faire cette nuit
autant rentrer chez moi et revenir demain.


On me roule telle une grosse pomme de terre jusqu’au service Gastro-entérologie, je suis totalement avachie, ma langue a pris la taille de celle d’un éléphant et une infirmière se sent obligée de me déshabiller (GARGLLL) pour me mettre au lit.


La puanteur de la chambre est insoutenable, je vais finir par avoir des nausées et ces abrutis gentils médecins vont prendre ça pour un nouveau symptôme. Je ne peux PAS rester ici, mes narines vont exploser ou je vais mourir d’asphyxie. Il faut que je sorte ! Péniblement je me rhabille, malgré la perfusion branché sur mon bras gauche, je prends toutes mes affaires et je sors dans le couloir.


HORREUR , ma chambre est juste devant le poste des infirmières qui me dévisagent et me demandent où je vais. Je palpe mes clés de voiture dans ma poche, j’esquisse un sourire et je leur ment « je vais fumer une cigarette, ça fait des heures que je suis là et que je n’ai pas fumé ».


(J’ai dit à mes Monstroux que je serais là à leur réveil, il FAUT que j’y sois !)


« Vous êtes sure que c’est une bonne idée, il y a à peine 10 mn vous ne pouviez même pas vous déshabiller ? »


« oui oui, ça va mieux regardez je me suis même rhabillée » dis-je en tripotant compulsivement mes clés .


Le couloir est d’une longueur phénoménale, je suis ralentie par ma perfusion que je dois rouler près de moi sans emmêler les fils. Je trouve l’ascenseur, je descends, je sors enfin et là, je me retrouve devant l’hôpital mais pas du tout à l’endroit par lequel je suis arrivée. Il y a des parkings tout autour, j’ignore totalement où j’ai bien pu garer ma voiture, la cigarette
me tourne la tête, je vais m’asseoir et réfléchir un peu.


Bon, finalement je ne me sens pas si en forme que ça, rien que l’idée d’arpenter tous les parkings à la recherche de ma voiture, me fatigue. Cette cochonnerie de calmant doit encore faire effet car, ma dose de nicotine absorbée, j’ai même des doutes quand à ma capacité de remonter jusqu’à ma chambre.


Comme en plus, je suis partie avec l’idée de ne pas y revenir, je n’ai absolument pas repéré où j’étais. Dodelinant, un peu sonnée, je remonte dans l’ascenseur, trouve l’étage de mon service et je regagne péniblement la chambre que l’on m’a attribuée.

Ça sent toujours aussi mauvais, c’est normal apprendrai-je le lendemain, la petite Mamie à côté est là pour une occlusion intestinale, on lui a administré un traitement pour l’aider. Moi ça ne m’aide pas du tout du tout car la Mamie est devenue une véritable machine à gaz ! Je m’endors en me promettant que dès le lendemain je rentrerai chez moi !

Mais ça c’est une autre histoire…

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